Histoire de la commune
Histoire des Dagnyssiens et des Dagnyssiennes

A l’histoire de DAGNY se rattachent deux faits bien différents : l’Epine noire miraculeuse et les premiers essais de l’amélioration de l’élevage du mouton.

La paroisse de Dagny apparaît en 1274 (XIIIe siècle) dans les actes de la commune de Provins sous le nom de DAIGNIS et elle figure dans les anciens pouillés latin Dagniacum, elle est rattachée à l'archidioconé de Brie. La seigneurie de Dagny appartient aux deux comtes de la Martelière. 

La paroisse est placée sous le patronage de Saint Géroche, il aurait été Abbé de Sainte Céline à Meaux, religieux à Rebais et évêque de Meaux. Il aurait vécu au VIIe siècle. Ses reliques auraient été conservées à Faremoutiers où se trouve le monastère (reconstruit) célèbre à Saint-Fare. Il aurait été confesseur de Saint-Fare (sœur de Saint-Faron). On dit qu'il aurait été moine à Rebais ou curé à Giremoutiers (Gérochii monasterium latin pouvant signifier le monastère de Saint Géroche qui été Abbé de la localité au VIIe siècle) ou encore Gilmoutiers. Saint Géroche, sans doute moine de Meaux, fut envoyé comme soutien spirituel de sainte Fare, fondatrice de l'abbaye de Faremoutiers, et des moniales. Le monastère de Faremoutiers a été repris par les Bénédictines provenant d'Amillis. Il s'installe à Giremoutiers. Enterré à Faremoutiers, le transfert d'une partie des reliques est à l'origine de son culte à Dagny.

LES SEIGNEURS :

Jusqu’au XVIIIème siècle, la seigneurie était rattachée à celle d’Amillis.
Au XVème siècle, nous trouvons comme seigneurs, la famille de Vèress, puis au début du XVIème siècle, la seigneurie passe à Louis de Brichanteau, seigneur de Nangis, sa veuve Marie de Vères se remarie le 26 Mai 1523 avec François d’Anglure, seigneur d’Amillis, qui rend foi et hommage au seigneur de Coulommiers et meurt le 1er Avril 1554.
Claude de Bauffremont époux de Marie de Brichanteau, était au XVIème siècle seigneur d’Amillis et de Dagny. Le Duc de Guise, fut parrain en août 1577 d’un de ses fils. Cet enfant, devenu Henri de Bauffremont, marquis de Senecey, Chevalier des Ordres du Roi, présida la noblesse aux Etats de Bourgogne en 1614 et partit en Espagne comme ambassadeur pour le mariage de Louis XIII.
Sa femme, Marie-Catherine de la Rochefoucault, nièce du Cardinal de Rochefoucault, était première dame d’honneur d’Anne d’Autriche et gouvernante des enfants de France, elle présenta Bossuet à la veuve.

A la fin du XVIIème siècle, la seigneurie passa entre les mains de la famille de la Martelière jusqu’à la chute de l’ancien régime.
Le 6 février 1793, Bernard de la Martelière était déclaré émigré. 

SAINT GEROCHE et ses LEGENDES:

A Saint Géroche se rattache un fait merveilleux … l’Epine Noire !

Il y a depuis fort longtemps sur le côté qui domine la rive droite de l’Aubetin, à une des entrées du village, à peu de distance de la route D15 qui relie la Ferté-Gaucher à Melun, une épine Noire qui est en pleine floraison dans les environs de Noël. Ceci sans apparition de feuilles, et, par suite, fleurit deux fois.

Cette floraison à Noël se produit même si la température environnante est très basse (Mr Roger Levotté, secrétaire général de la Fédération folklorique de l’Ile de France, à lui-même constaté, le 25 décembre 1938, que le buisson «était entièrement fleuri par 20° en dessous de 0).

L’histoire locale attribue à Saint Géroche, patron du lieu, d’avoir été l’auteur de la plantation de cette épine, son bâton laissé en terre dans un sentier embourbé n’ayant pu être retiré par le Saint, malgré tous ses efforts, aurait pris racine et serait devenu la tige de l’arbre qui fait l’étonnement et l’admiration des botanistes.

Saint Géroche n’aurait-il pas dit :

« Tu fleuriras deux fois l’an, à Noël et au Printemps »

Saint Géroche vivait au VIIème siècle, d’après Toussaint de Plessis. Saint Géroche serait décédé le 2 juillet de l’an 699, ce qui donnerait à l’épine Noire de Dagny, un âge respectable.
Il était sans doute un membre des Abbés qui ont gouverné le monastère fondé sur le tombeau de Sainte Céline (VIème siècle). Il aurait été en relation avec Saint Fare et serait mort en Brie.
Il parcourait sans cesse le pays pour évangéliser les villages et fonder les premières chapelles. Seule l’église de Dagny possède des reliques importants de Saint Géroche et notamment le buste-reliquaire. C’est le premier dimanche de Juillet que l’on fête encore la Saint Géroche. On se rendait autrefois en pèlerinage au buisson où l’on accrochait des rubans pour attirer l’attention de Saint Géroche et lui demander aide et protection.
Pour éviter que l’on emporte trop de branches, les habitants signalaient aux visiteurs :

« Si vous coupez une branche de l’épine de Saint Géroche,
 vous aurez la figure retournée en arrière »

Cette menace a peut-être contribué à sauver le prunelier de sa complète destruction.

Du point de vue Botanique, l’épine de Saint Géroche est un prunus Spinosal.
Le prunelier épineux ou épine noire ou encore buisson noir, fleurit normalement en Avril –Mai. Les petites fleurs blanches à odeur agréable s’épanouissent avant les feuilles, les fruits connus sous le nom de « Prunelles » ne sont guère comestibles qu’après les premières gelées. Elles servaient à préparer l’eau de vie de prunelles par distillation (G.Bonnier)
De nombreuses controverses, car tous les sujets issus de cette épine et transportés ailleurs n’ont toujours donné qu’une floraison.
Les horticulteurs donnent à cette double floraison, l’explication suivante : La floraison normale a bien lieu au Printemps, mais lorsque, au cours de l’été, la végétation s’arrête, elle peut reprendre à l’automne si une source coule dans le voisinage et surtout si cette source est relativement chaude, ce serait un cas de culture forcée que les jardiniers connaissent bien.
Souhaitons que ce modeste buisson échappe à la destruction des hommes, car nombreux sont ceux qui n’attendent même plus que l’épine fleurisse et qui la cueillent pour la faire éclore à domicile.
Efforçons nous de conserver ce souvenir vivant du passé, qui, comme l’a si bien écrit Ernest Dessaint (Romancier briard) dans « Le secret du fermier 1919 »

« Chaque hiver, sous la froide bise des jours ou sous le scintillement du gel des nuits glacées, balance sa fleurette banche, affirmant ainsi – frappant contraste à la désolation des bois plaintifs et du champs désertés - l’éternel renouveau de nature »

Naissance du Ru de Saint Géroche :

La légende veut que Saint Géroche ait lancé un boulet (situé près de l'autel dans l'église) pour creuser un ruisseau reliant l'ancien étang du hameau de Moneuse à l'Aubetin, donnant ainsi naissance au ru de Saint-Géroche. Ce ru a une longueur d’un kilomètre environ et se jette dans l’Aubetin. La Fontaine voisine a pris le nom de Fontaine Saint Géroche dont les vertus semblent être oubliées. 

On dit aussi … :

Un pèlerinage se déroulait le 2 juillet, au cours duquel, on raconte aussi que les jeunes filles demandaient un mari au Saint en nouant un ruban au cou de sa statut.

Un jour d'hiver où il allait visiter un malade, il planta son bâton devant la maison. En sortant, il ne put le reprendre car le gel l'avait figé au sol. Il lui dit :"Puisque Dieu veut que tu restes ici, prends-y racines et fleuris deux fois l'an, à noël et au printemps."
  
D'autres racontent que, étant attaqué par des voleurs, il planta le bâton en terre, s'assis et pria. Aussitôt, le bâton se remplit de fleurs, cela effraya les voleurs qui prirent la fuite.
  
Les gens de Dagny lui avaient dit qu'il était dur de boire l'eau glacée de la fontaine Saint Martin. Alors Saint Géroche frappa le sol avec son bâton et fit surgir de l'eau tiède. Pour aménager la nouvelle source, Saint-Géroche se servit d'un gros boulet de pierre.
  
On raconte qu'un provocateur urina dans la fontaine. Il fut puni en se trouvant obligé, lorsque les cloches de l'église sonnaient, de faire les gestes du sonneur.

L'église Saint Géroche et Saint Sébastien de Dagny 

Aujourd’hui, l’église est appelée par les habitants de la commune, l’église de SAINT GEROCHE

L'église Saint Géroche et Saint Sébastien est du XIIe siècle. Elle est surmontée d'un clocher quadrangulaire, avec une cloche datant de 1765 et baptisée en 1786 avec pour parrain, Anatole de la Chastre et pour marraine, la fille de Bernard de la Martelière , cette petite église de grés et calcaire, à nef unique est dédiée à Saint Géroche auquel un miracle est attribué.
A l'intérieur de l'église se trouve :
  
Une vierge à l'enfant datant du XIIIe siècle, en bois polychrome, Inscrit MH (monument historique) en 1948 qui conserve des traces de peinture rouge sur les manteaux de la vierge et du christ enfant, d'ocre sur la tunique de la vierge et de vert. Le visage du Christ est complètement effacé. Le drapé des vêtements est très soigné. 
  
Le retable et le maître d'autel (Louis XVI) datant du XVIIIe siècle en bois peint et huile sur toile sert à attirer l’attention du fidèle vers le lieu central de l’église, l’autel, où a lieu la consécration du pain et du vin au cours de la messe, et vers le tabernacle qui contient les hosties. Entouré des statues de Saint Géroche et de Saint Sébastien, ce retable représente l’Annonciation. L’esprit Saint est figuré en haut du tableau, sous la forme d’une colombe dans une grande lumière. À la base des colonnes extérieures se trouvent les initiales “ IHS ” superposées. Le I est en forme de croix, ce qui est typique des œuvres de la réforme catholique. 
Le buste reliquaire de Saint Géroche en bois polychrome, datant du XVIIIe siècle et Inscrit MH en 1972. La provenance des reliques placées dans ce buste est inconnue. Du Moyen Âge au XVIIIe siècle, la dévotion envers les saints s’appuie couramment sur le culte des reliques, et chaque paroisse, même petite, s’attache à en récupérer, parfois auprès d’une autre église qui peut “ partager ” les siennes. Les fidèles portent ces reliquaires sur des brancards fleuris lors des processions en l’honneur du saint. Comme souvent, le buste en lui-même est très naïf, sans grande recherche. Aux yeux des fidèles, seules les reliques enfermées à l’intérieur sont importantes. Les "bricoles" qui entourent son cou semblent être des objets posés par les dévots afin d'obtenir des grâces. Une croyance locale voulait qu’une jeune fille désirant se marier dans l'année invoque le nom de Saint Géroche pour obtenir de meilleures chances de réussir son mariage. Elle mettait autour du cou du Saint un ruban symbolisant l'attachement à son futur époux.
  
Les bâtons de procession datant du XIXe siècle, en bois peint et doré, employés à la place des bannières ou pour les compléter, le bâton de procession est également destiné à précéder les processions lors des grandes fêtes religieuses, et à signifier la protection du saint sur la communauté. Le saint, qu’il se trouve sur un simple bâton ou sur un brancard, est toujours protégé et abrité.
 
La fontaine Saint Géroche, située au village de Fontaine-Ramée, dont les vertus semblent oubliées. Un pèlerinage se déroulait le 2 Juillet, au cours duquel les jeunes filles demandaient un mari au Saint en nouant des rubans au cou de sa statue.

Vierge à l'enfant
Retable de l'église Saint Géroche
Bâton de Procession



La lanterne aux morts 
 
À la sortie du village, un monument aux morts en forme de lanterne fut édifié un peu après 1918 en hommage aux combattants, enfants du village décédés pendant la guerre. Celle de Dagny à une forme d'ogive qui peut faire référence aux obus lancés pendant la première guerre mondiale, elle est construite en pierre et marbre. 
Les lanternes aux morts sont souvent placées dans les cimetières ou à l’entrée du village.
Le culte des morts remonte à la préhistoire car les tombes néollithiques témoignent des soins apportés aux sépultures des défunts dont on voulait conserver le souvenir.
La lanterne aux morts symbole de l'immortalité des âmes et de l'espérance en la vie dans l'eau de là.

Liste des noms inscrits sur le monument aux morts de la commune de DAGNY :

                                                                               Guerre de 1914 – 1918
BROUILLER Achille
DARAS Camille
FAHY Paul
FRERE Raymond
FRUTEL Jules
FRUTEL Marcel
GARNIER Ernest
GOUJAT Georges
GYGER Victor
LEFEVRE Gustave   
NAUROY Marcel
NAUROY Maxime  
NIQUET Edouard
PERRIN Henri
PRON Henri
Laurianne MARCHAL
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